J’ai vu pour la première fois Toshiko Oiwa danser avec la troupe de Bill T. Jones dans le spectacle Still / Here à la Maison des Arts de Creteil en 1995. Ce soir, j’étais loin de me douter que j’allais la rencontrer quelques années plus tard à un dîner parisien.
Très vite nous avons décidé de nous retrouver pour une séance d’improvisation à la Chaufferie (compagnie DCA de Philippe Decouflé), et dès ce première essai, nous avons posé les bases de notre collaboration ; je lui tourne le dos pour ne pas être influencé directement par sa danse, mais au contraire la capter de manière plus physique, en percevant ses déplacements dans l’espace, sa respiration et le tous les sons que produit son corps en mouvement autrement que par le regard. La seule exigence que nous nous sommes fixée ; être dans l’instant présent, sans regarder ni derrière ni devant.
Chaque séance a été filmée. Visionner la capture de cet échange totalement improvisé après coup, c’est une expérience unique, car se dévoile alors toute la beauté de la danse de Toshiko qui par sa grâce donne une nouvelle dimension à la musique produite ce jour-là.
Originaire du japon, Toshiko a fait ses armes à New York dans les années 90. D’abord à la Juilliard School, puis dans les compagnies de Twyla Tharp et Bill T. Jones/Arnie Zane. Dans les années 2000, elle s’est installée en France où elle dansa dans la compagnie d’Angelin Prejlocaj à Aix en Provence. Après un retour au japon, Toshiko vit désormais au Brésil où elle développe divers projets.